Quand on se lance dans l’aventure du Working Holiday Visa en Australie, on s’imagine sur les routes australiennes, à bosser dans les champs puis repartir vers d’autres aventures. Et bien le fruitpicking en Australie, c’est en effet une étape un peu obligée (au moins pour voir ce que c’est) de votre voyage. Alors, en route pour notre première expérience de fruitpicking, folklorique !
Le bon timing !
Pour nous lancer dans le fruitpicking (récolte de fruits et légumes), nous faisons d’abord étape à Shepparton, dans le Victoria. Ici, un bureau est dédié aux récoltes, mettant en relation fermiers et travailleurs. Problème : le coin est blindé de backpackers comme nous (en version plus jeunes et en bande), impossible de trouver un boulot via ce bureau vue la liste d’attente. Tant pis, c’est notre première tentative, nous nous disons que nous bosserons ailleurs !
Au vu du nombre de backpackers qui cherchent du boulot sur le continent et notre envie de visiter la Tasmanie, nous décidons d’emprunter le ferry et de chercher du boulot sur place. Vu le prix du ferry (environ 400 dollars l’aller, aie), tout le monde ne fera pas la traversée, espère t-on ! Que nenni, il y a du monde aussi ici, peut-être moins ceci dit.
Nous commençons notre tour de Tasmanie par le nord. Pas de chance, nous sommes début février, et la saison des cerises est déjà terminée cette année ! Il y a également des myrtilles, des framboises, mais pas de boulot pour nous, apparemment. Plus tard, direction le sud. Une des plus importantes régions agricoles est la Huon Valley, qui produit principalement des cerises et des pommes. Si c’est trop tard pour les cerises mi-février, c’est en revanche trop tôt pour les pommes, qui sont récoltées à partir de mars et jusqu’à mai ici. Et c’est là toute la difficulté du fruitpicking, il faut être là au bon endroit au bon moment ! Et même s’il existe un guide pour savoir qu’est-ce qui est produit, dans telle région, à telle époque, cela peut varier un peu voire beaucoup d’une saison à l’autre. D’autre part, certains fermiers forment leurs équipes longtemps avant, d’autres au dernier moment. Difficile donc de bien tomber et d’adopter la bonne stratégie !
Puisque dans notre cas il est trop tôt, nous partons visiter la Tasmanie de l’est, avant de revenir dans la Huon Valley fin février. Le 27 février, toujours rien, on nous annonce des récoltes une semaine plus tard. C’est reparti pour un tour dans le sud, avant de revenir dans le coin. Début mars, on nous dit que ça a commencé, et que c’est limite trop tard pour se pointer ! Ah ah, plutôt drôle pour des gens qui tournent en rond depuis 3 semaines ! Tant pis, on reste dans la région, puisqu’après tout, tous les fermiers n’ont pas débuté en même temps.
Pour trouver un boulot, il faut savoir que les agences de recrutement et certaines administrations peuvent vous aider, mais le mieux reste d’aller voir les fermiers directement. Pour ce faire, il ne faut pas hésiter à s’enfoncer dans les chemins de campagne, à tourner autour des champs dès qu’on voit des arbres fruitiers ou des serres. Il faut repérer un hangar, un bureau, ou tout simplement y aller dans la journée pour espérer croiser le fermier dans son champ, ce n’est pas toujours facile mais c’est la meilleure option. Car vous pouvez appeler des fermes (si vous trouvez des numéros, dans l’annuaire par exemple), mais on vous dira souvent non, le fait de ne pas voir votre tête sûrement. Certains backpackers choisissent la voie des auberges de jeunesse pour trouver un boulot. Car, certaines vous promettent en effet un travail dans une ferme (moyennant plusieurs dizaines de dollars, 40 dollars à la Huon Valley Backpackers), mais si vous restez bien sûr chez elles pendant ce temps (au prix de 160 dollars la semaine en dortoir !), une vraie arnaque à éviter !
Le bon fruit !
Si malgré les obstacles, vous trouvez un poste, vous verrez que tous les boulots ne se valent pas ! Puisque nous ne trouvons pas tout de suite dans les pommes, nous commençons un travail dans la récolte de fraises, ne sachant pas que c’est en réalité loin d’être le meilleur à récolter ! C’est en effet difficile, car on passe des heures à quatre pattes, bonjour le dos, mais en plus c’est très mal payé ! 4,5 dollars le panier de 4,5kgs, sachant qu’on en fait 3 par heure au mieux (sauf si le champs abonde de fraises) ! Le pire, c’est que ces fermes embauchent énormément de pickers, pour finir le boulot et deux heures, du coup même si vous carburez, il n’y aura jamais assez de boulot et de fraises pour faire une bonne journée ! Qui sait, peut-être que certaines fermes de fraises sont plus rentables, mais pas dans la région, elles sont mal vues de tous les pickers. Alors, après deux jours d’esclavage, nous décidons d’arrêter. Une petite ferme de pommes a besoin de nous pour deux jours de récolte, nous signons ! Certes la ferme est petite, mais seuls 5 pickers sont embauchés. Le cageot de pommes (environ 300 ou 400 kilos) rapporte 35 dollars environ. Selon votre niveau et les consignes données (seulement les plus belles, les plus grosses, les plus rouges, ou toutes les pommes), vous pouvez faire un cageot par heure à deux. Résultat pour nous : 150 dollars (5 cageots) pour notre deuxième jour en seulement 4h15 ! On a entendu parler de fous furieux réalisant 18 cageots en 8h dans une autre ferme… Bref, si vous avez le choix, choisissez la pomme, car ce n’est en plus pas difficile à ramasser, vous êtes debout, vous n’aurez normalement mal nulle part après une journée de boulot. En plus, notre patron, Matthew, était un type super sympa qui nous a offert trois gros morceaux de bœuf fait maison pour notre dernier jour !
Si vous voulez empiler sur un deuxième WHV, vérifiez bien que vous êtes déclaré par votre patron (il faut avoir travaillé au moins 3 mois dans les champs pour renouveler son visa). C’est-à-dire que normalement on vous fait remplir des papiers et qu’on vous demande votre Tax File Number. D’ailleurs, ne quittez pas la ferme sans avoir demandé un papier signé indiquant le nombre de jours effectués. Si vous voulez juste gagner de l’argent, ne vous souciez pas de tout ça !
On apprend beaucoup d’une première expérience de fruitpicking, comment chercher, comment s’y prendre, quoi choisir, c’est une expérience intéressante ! La prochaine fois, on sera mieux armés pour trouver le meilleur boulot possible !
3 commentaires
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Bonjours merci pour ton blog très instructif ,je suis actuellement a Huonvalley et je chercher du boulot serait-il possible de connaitre le nom de votre petite ferme de pommes?? Merci d’avance 😉
Merci pour ce retour d’expérience hyper intéressant! Nous allons nous mêmes en faire en Nouvelle-Zélande! Enfin si nous trouvons un bon plan comme pour les pommes! Si vous avez d’autres conseils n’hésitez pas…
Bonne continuation dans vos voyages.