Nous n’avons pas voulu quitter Phnom Penh sans connaître un peu mieux l’histoire du Cambodge. Les Khmers Rouges apparaissent en 1970 et prennent le contrôle de Phnom Penh le 15 avril 1975. Sous le règne de Pol Pot, le Cambodge devint un vaste de champs d’esclaves. Ce fut l’une des plus violentes restructuration de société qui ait jamais existé. On ne sait pas exactement combien de Cambodgiens ont été tués, durant les 3 ans, huit mois et 20 jours qu’a duré la règne des Khmers Rouges, mais on estime ce chiffre à 1,7 million.
L’idéologie marxiste-léniniste des Khmers Rouges opposait campagnes et villes contraignant les citadins -jugés comme devenus bourgeois- à partir vivre et travailler dans les champs. Cette politique était résolument raciste, réprimant les minorités du pays notamment musulmanes, et provoquant les pays voisins, particulièrement le Vietnam.
En visitant le pays, on ressent encore les stigmates de cette période chez les cambodgiens ; leur souffrance de ce passé encore récent semble souvent paraître derrière leur large sourire de façade. Le Cambodge est une terre de contrastes : l’ombre du régime Khmer Rouge et la lumière de l’époque faste d’Angkor, l’ancien et le récent porté par une population extrêmement jeune (22 ans d’âge médian), la richesse et la pauvreté, la vie et la mort. Chaque année, des milliers de cambodgiens sont tués ou mutilés à cause des mines anti-personnelles encore enfouies dans le sol, datant du régime de Paul Pot. Le pays détient le triste record du plus grand nombre de mines présentes dans son sous-sol.
Pour bien comprendre la barbarie pratiquée sous le régime des Khmers Rouges, le musée Tuol Sleng de Phnom Penh s’avère être un passage obligé. Celui-ci se situe dans l’ancienne école de Tuol Svay Prey High School, devenue chambres de torture et renommée Security Prison 21, pendant le régime de Pol Pot. Quatre bâtiments ont été transformés en prison et salles de torture en 1975.
Dans ces pièces, on y voit les restes de quelques lits en ferraille, les objets utilisés pour la torture, les photos de milliers d’individus enfermés et tués ici, leurs vêtements, leurs cellules, en brique ou en bois. On estime que 100 personnes étaient tuées chaque jour dans cette prison, hommes, femmes et enfants.Lors de la libération par l’armée Vietnamienne en 1979, seuls 7 personnes ont été retrouvées vivantes dans l’école. L’un d’eux vit encore et était présent ce jour-là, avec ses mémoires. Il s’en est sorti grâce à son talent pour la peinture. Les Khmers avaient le besoin malsain de prendre en photo chaque prisonnier, les peindre pendant les tortures, avoir des traces de ce qui se déroulait ici. Le jour de la libération, 14 corps ont été retrouvés mais demeuraient non identifiables. Ils ont été enterrés ensemble, au milieu de l’enceinte. Dans une pièce sont empilés des crânes humains, où l’on peut apercevoir diverses blessures, entailles, impacts de balles.
Plusieurs pièces sont consacrées aux portraits des Khmers rouges responsables de milliers de morts dans les années 1970 au Cambodge.
Si la visite de ce musée est très difficile à supporter, elle est importante. Nous y avons passés quelques heures et en sommes ressortis assez marqués. La visite ne coûte que 2 dollars. Vous pouvez aussi voir des vidéos pour 5 dollars de plus. Mais la visite est déjà suffisamment dure et poignante à mon avis.
A 14 kilomètres de Phnom Penh, vous trouverez les « Killing Fields de Choeung Ek », où ont été exécutés la plupart des 17 000 détenus de la prison S-21 ; nous n’avons pas eu la possibilité de nous y rendre, mais la visite doit certainement valoir le coup.
Galerie photo du Cambodge
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2 commentaires
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je connais un peu l histoire du génocide des années 70 tous les responsables ne sont pas punis,il y en a même qui sont au gouvernement actuel beaucoup de Cambodgiens le savent et vont se réveiller mais il faut attendre un peu(et puis c est l histoire)